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BacASable TableauDeBordDeCeWiki Identifiez vous artikel indonesia resep masakan info harga DerniersChangements AideWikini | Ceci est une version archivée de RoleEnseignant à 2005-03-31 16:41:17. Lavantage dutiliser la méthode Lipman, quand on na pas soi-même de formation philosophique , cest quelle fournit un support qui amène par lui-même les enfants à réfléchir, propose une démarche (la discussion en communauté de recherche à partir des questions des enfants), et des livrets daccompagnement étoffés qui donnent beaucoup de pistes. Il y a certaines limites : des épisodes pas toujours passionnants pour les enfants ; des propositions dexercices logiques parfois fastidieux ; et surtout la différence de culture entre les USA et la France : par exemple, dans La découverte de Harry, là où nous attendions le foulard islamique pour réfléchir sur la contradiction possible entre les lois de lEtat et les prescriptions divines, on nous parle dun élève qui, par conviction familiale, refuse de se lever quand on hisse le matin à lécole le drapeau américain. Il faudrait adapter ... Mais quel que soit le point de départ choisi (ouvrage, situation, événement), lenseignant peut se situer à partir de deux pôles, ou déplacer le curseur, par exemple dans une progression annuelle ou dune année sur lautre (de lentretien à la discussion) :
- Lentretien philosophique de groupe, où il pose des questions, donne la parole, synthétise. La communication passe essentiellement par lui, sans beaucoup dinteractivité entre élèves.- La discussion philosophique au sein du groupe-classe, où il cherche systématiquement à mettre les élèves en relation, pour quils confrontent directement leurs points de vue : il met en évidence les positions différentes, les arguments contradictoires, et demande aux élèves de réagir entre eux. Sil distribue la parole, cette tâche peut être confiée à un élève président de séance. Quelques problèmes rencontrés : - questions matérielles : + La salle : la structure frontale ne favorise pas le débat. Les bureaux peuvent gêner. Changer de salle avec le changement dactivité peut être bénéfique : une salle vide où lon met des bancs en carré fournit une structure adaptée à léchange.
- La gestion de la communication.+ Le nombre délèves : il est souhaitable pour accroître la participation et les interactions davoir un groupe peu nombreux (10 à 15) : un dédoublement peut-être souhaitable, dans le cadre de léquipe dencadrement (en séparant par la même occasion les enfants en conflit). + Lhoraire : la durée des séances ne doit pas être longue, et tenir compte de lâge des enfants (De 10en maternelle à _ dheure en CM2). Pour quil y ait maturation et véritable apprentissage, une fréquence régulière est requise (toutes les semaines ou les quinze jours ) : il sagit dune activité prévue, que les enfants retrouvent avec plaisir (nous proposons de ne pas noter cette tâche). Quand on a beaucoup de mains levées et des gosses impatients de parler, presque debout, que faire ? A qui donner la parole et dans quel ordre ? Comment gérer la frustration de ceux qui ne lont pas immédiatement (protestations, agitation corporelle, excitation avec le voisin ...) ? Et ceux qui ne demandent pas, et restent silencieux ? Pour réguler la parole dans un groupe, il faut une autorité (lenseignant, ou un président de séance), et des règles explicites -co-élaborées si possible-, équitables (sinon il y a sentiment dinjustice), rappelées, et à respecter. Gérer un trop plein de paroles est stressant, demande reflexion, exige des procédures.
Par exemple : lever la main pour parler. Attendre quon vous la donne pour la prendre. Ne pas en abuser. Ne pas couper celui qui parle et lécouter. Donner la priorité dans lordre dinscription à ceux qui ne se sont pas encore exprimés.Et encore : demander ce quils pensent à ceux qui nont pas demandé à parler. Faire des (bouts de) tours de table si les élèves sont peu nombreux. Rappeler lordre dinscription pour que les élèves sachent quils ont été vus etc.
- Les exigences intellectuelles.Savoir gérer la parole dans un groupe sapprend (règles de fonctionnement, processus de régulation socio-affective). Participer à un groupe de parole de même. Nous sommes ici au cur du vivre ensemble et du débat démocratique. Les instituteurs qui mettent en uvre la pédagogie institutionnelle, ou le conseil coopératif type Freinet, ont la pratique de la discussion démocratique dans le cadre scolaire. Mais les débats portent essentiellement sur le fonctionnement de la classe. Il faudrait sappuyer sur ce savoir-faire procédural et processuel pour aborder des problèmes de fond : on articulerait ainsi une pratique philosophique sur une pratique démocratique. On pourrait se contenter de donner la parole. Il suffit quil y ait suffisamment de demandes, que les tours soit ordonnés, et ça parle. Un groupe vivant en somme, où lon sexprime .
- Lanimation sur le fond.Mais un entretien ou une discussion philosophiques ne sont pas seulement un exercice de langage, dexpression orale. On peut échanger démocratiquement des préjugés. Il ne faut pas dire nimporte quoi. Cest un apprentissage de la pensée, avec des exigences sur le contenu du discours. Lexigence langagière du français est ici tirée vers lexigence conceptuelle de la philosophie . Grandir, quest ce que ça veut dire ? (définir). Tu dis que cest pas vrai, explique nous . Un tel a dit cela : quest-ce que tu lui réponds ? (argumenter). Il faut aider chaque enfant à penser par lui-même, construire sa réflexion, par linteraction avec le maître ou les camarades. Et veiller en même temps à une progression collective des échanges. Doù la vigilance sur trois repères : travailler le questionnement, définir les notions, fonder les affirmations, pour construire le sens philosophique de léchange. Doù la mise en lien du matériau produit, par les reprises du maître : rapport des interventions avec le sujet, pour ne pas ségarer hors de lobjet de pensée travaillé ; et recentrage sil le faut. Rapport des interventions entre elles (ce qui implique de les mémoriser), pour bâtir de la cohérence : pointer les éléments de définition, les enjeux de questionnement, les thèses en présence et leurs conséquences, les arguments donnés, leur caractère complémentaire ou contradictoire, les différents registres ou niveaux auxquels est abordée la question ... Cest le rôle des reformulations, que de dire plus fort ce qui na pas été entendu par tous (exigence technique de la communication) ; de clarifier ce qui vient dêtre dit (fonction explicitante) ; de monter dun cran -mais pas trop- dans labstraction ; de ne prendre dans lintervention que ce qui a trait au sujet. Et cest productif de faire rebondir le questionnement après certaines interventions, pour approfondir, préciser, déplacer, objecter...
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