Atelier 6 : le débat Philo

Objectifs du débat philo :

• Elargir la réflexion
• Apprendre à débattre et à s’écouter
• S’interroger, définir, argumenter autour d’une question, d’une idée
• Apprendre à réfléchir par soi-même

Durée :
De 45 minutes à 1 heure.

Matériel :

• Un cahier,
• un bâton de parole
• des chaises disposées en cercle

Mise en garde :
Cette forme d’animation demande pour l’éducateur de bonnes capacités d’écoute, de synthèse et de conceptualisation.

Préparation :
Il ne faut pas hésiter, pour des groupes qui n’ont jamais pratiqué de débats, à partir sur des sujets qui ne sont pas forcément philosophiques (faut-il être à la mode) Cela permettra d’apprendre à réfléchir, argumenter, écouter puis de partir petit à petit sur des sujets plus philosophiques (est-ce qu’il y a un lien entre bonheur et consommation)

Déroulement :
Les jeunes pourront proposer des questions en début de séance, puis après une courte discussion, le groupe choisira la question à explorer.
Voici une règle que l’on peut énoncer en début de séquence : « Celui qui souhaite parler ne peut le faire que lorsqu’il a le bâton de parole ».
L’animateur, toutes les 5 à 10 minutes fera la synthèse des idées en présence, reformulera les pistes de réflexion, montrera les idées qui s’opposent, proposera un nouvel angle d’attaque. Il pourra inciter les personnes qui ne se sont pas encore exprimées à donner des exemples (facile à faire pour les timides) ou encore de contre-exemples (plus compliqué).
En fin de débat, on pourra prendre du temps pour analyser ce qui s’est passé durant le débat, ce qui se joue en terme d’apprentissage individuel et collectif. Il ne faut pas avoir peur de faire cela avec les jeunes, qui sont souvent très étonnants par leur niveau de lucidité et d’analyse.

Trucs et astuces :
Le groupe ne doit pas dépasser 15 personnes. En classe entière, la moitié de la classe peut débattre et l’autre écouter le débat.
Un compte-rendu du débat peut être rédigé.
Ceux qui n’ont pas encore parlé peuvent êtres prioritaires s’ils souhaitent s’exprimer.

Prolongements :
Ces séances pourront se renouveler régulièrement (une séquence par semaine semble un bon rythme).

Débat philosophique : compte rendu d'ateliers des rencontres de formateurs (mars 2005)

2 débats philo ont été menés pendant ces rencontres. L’un après la projection du film « l’île aux fleurs », sur l’utilisation de ce film en formation. L’autre autour de la question « un animateur doit-il être exemplaire ? »

Je vous propose ici les grandes lignes du contenu du débat sur « l’île aux fleurs », puis des pistes d’animation de débat qui ont été évoquées en analyse de vécu.

*L’île aux fleurs :*
Charles a utilisé ce film avec des 5èmes : projection, questionnaire à chaud, discussion, réflexion (qu’est ce que ça amène pour la suite du projet). C’était un coup de poing très maîtrisé, car accompagné.
Cécile l’a utilisé en stage ADT, mais réactions très vives et négatives. Bertrand et Dudu l’ont utilisé dans différents contextes.
Pour Laurent, ce film peut servir à ouvrir le champ de l’environnement, mais c’est une manipulation qui fait effet miroir sur la manipulation que l’on exerce dans nos actes d’éduquer. D’autre part, est ce que notre travail, c’est d’éduquer à la réflexion ?
Pour Juliette, ce film illustre la phrase « penser global, agir local » et ressitue le métier d’ADT dans un contexte beaucoup plus vaste. Dès qu’on rentre dans le champ du développement durable, on est dans la réflexion.
Bertrand : il est parfois illusoire de vouloir changer les comportements des ADT. Et quel droit se donne-t-on de déstabiliser son public ?
Murielle : C’est bien de visionner aussi des films similaires (même forme, même pays) mais en positif. Par exemple un film de ORCADE sur les transports au Brésil.

*Mener un débat philo :*
Qu ‘est ce qu’un sujet de débat philo ? C’est une question qui ne peut pas avoir une seule réponse technique. À la fin d’un débat, on doit avoir plus de questions qu’au début !
Le débat commence par une amorce (pour le débat sur l’île aux fleurs, l’amorce fût une question de Laurent : « comment utilise-t-on ça en formation ?»)
? Réponses narratives
? Vécu, exemples

2ème niveau de débat
? Qu’est ce que c’est qu’éduquer ?
? Avis……….contre avis

Certaines personnes ne se positionnent pas puis
? Nouveaux exemples
? Nouveaux avis

Les différents niveaux d’implication et de prise de risque dans un débat :
1) je donne un exemple (peu impliquant)
2) j’ose me lancer, je donne mon avis en premier
3) je suis de l’avis différent du groupe (l’animateur peut tenir ce rôle là pour relancer la dynamique)


Rôle de l’animateur :
L’animateur doit présenter sa fonction : « je suis là pour vous mettre en situation de débat ».
Les enfants sont en demande d’aide pour s’exprimer et échanger, ils veulent des cadres de débat.

1) Donner la parole. Ça peut être confié à un jeune, avec un petit mode d’emploi (une personne qui n’a pas encore parlé est prioritaire). L’animateur sollicite ceux qui ne parlent pas (peux-tu me donner un exemple ?)
2) Donner du « tirage », rajouter des dimensions et des angles de vue.
3) Prendre des notes et reformuler ce qui s’est dit. Régulièrement, l’animateur arrête le débat pour faire le point sur les idées en présence, relancer des questions.

Joël, à l’issue de cette séquence sur le débat, se pose la question : comment former au débat philo sans en avoir mené soit même…c’est impossible. On est monté en niveau de compétence donc il faut prendre garde de ne pas laisser des gens à la traîne.
Bertrand propose de mettre en place une formation beaucoup plus complète au sein de GAQ.

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